Ecrit réalisé et dirigé par Solrey
Créé le 2 mars 2011 à la Cité de la Musique à Paris
Musiques: M. Davis, A. Desplat, P. Glass, J. Greenwood, B. Hermann, E. Morricone, A. North...
Images vidéo: Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia
Pour cet "Eldorado", Solrey, sur des images de Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia tournées dans l’ouest américain, nous propose une déambulation musicale où le plein et le vide, la réussite et l’abandon, le désert et la mégalopole trouvent en un même tempo, la mesure du rêve américain.
Le rêve américain n’a pas fait qu’attiser la quête d’ailleurs de millions de migrants qui ont bâti l’histoire de ce pays. Il a aussi alimenté la fantastique et fantasque machine à aspirations qu’est le cinéma. Puisant son inspiration dans les représentations du cow-boy, du gangster ou du chercheur d’or, dans des histoires personnelles et tragiques, où le looser magnifique croise le psychopathe funeste, le 7e art made in Hollywood a contribué à peindre le portrait d’une Amérique en ébullition, d’un havre de vice et de vertu qui s’est aussi fixé sur la pellicule.
Pour le Traffic Quintet, autant que les films, les bandes-son constituent un témoignage unique. "Eldorado", inspiré d’un tableau en format cinémascope du peintre Jacques Monory, transcende ainsi le temps d’un programme la vision poétique de pièces composées, chacune à leur manière, dans le sillage de cet American Dream.
A travers les musiques de Bernard Herrmann (Taxi Driver, Psychose), de Johnny Greenwood (There Will Be Blood), d’Ennio Morricone (Il Etait Une Fois En Amérique), de Johnny Goldsmith (Chinatown), d’Alex North (Les désaxés), de Philip Glass (L’Agent Secret) et, bien sûr, d’Alexandre Desplat (L'étrange histoire de Benjamin Button), tout le paradoxe américain resurgit. Celui du succès, de la gloire, mais aussi de la déchéance, de la chute et de la rédemption. Au-delà des formats conventionnels, leur sélection puise également dans le blues (le Paris Texas de Ry Cooder), ou le jazz de Duke Ellington (Caravan) et de Miles Davis (All Blues), élargissant ainsi les références à une culture noire ou populaire, indissociable de cette fiction "douce-américaine", et qui apporte sans doute sa plus grande singularité à ce travail, dans la confrontation qu’il induit avec l’écriture plus classique et chambriste de la plupart des pièces abordées.
Production Galilea Music
Ange Leccia s'engage dès les années 80 dans une double activité de peintre et de cinéaste. Il pose les prémisses de sa recherche cinématographique et vidéographique è l'Académie de France à Rome (Villa Médicis). Lumière, temps, espace sont les matières premières de ses œuvres où foisonnent les références cinématographiques. Ses vidéos proposent non des images, mais des "stations": temps d'arrêt, regard aux aguets, moment d'observation, lieu et instant de réception et de diffusion.
Depuis quelques années il développe plus particulièrement son activité de cinéaste, avec notamment les courts-métrages Ile de beauté (1996) et Gold (2000), tous deux coréalisés avec Dominique Gonzalez-Fœrster, puis Azé (1999) où il a donné une importance primordiale à la lumière et au son. Il a enseigné à l'Ecole des Beaux-Arts de Grenoble puis de Cergy-Pontoise et dirige actuellement le Pavillon, unité de recherche pour jeunes artistes du Palais de Tokyo, site de création contemporaine.
En 2009 sont parus les films Nuit Bleue, avec Cécile Cassel et François Vincentelli, et Antoine Bourdelle, présenté au Musée Antoine Bourdelle dans le cadre de l’exposition Ange Leccia et le Pavillon.